Une part manquante
Guillaume Senez, Belgien, Frankreich, Japan, 2024o
Der ehemalige Chefkoch Jérôme (Roman Duris) fährt jeden Tag mit seinem Taxi durch Tokio, in der Hoffnung seine Tochter Lily zu finden. Seit der Trennung von seiner Frau Keiko vor neun Jahren hat er sie nicht mehr gesehen. Zermürbt von der Erfolglosigkeit seiner Suche beschliesst er, seine Wohnung zu verkaufen, um mit dem Geld in Frankreich ein neues Restaurant zu eröffnen. Aber dann steigt ein Mädchen in sein Taxi und er ist diesmal absolut sicher, seine Tochter endlich gefunden zu haben…
Le cuisinier français Jay (Romain Duris) sillonne Tokyo en taxi à la recherche de sa fille Lily. Elle avait trois ans lorsque sa mère l’a quitté, emmenant l’enfant avec elle. Neuf années ont passé depuis. Au Japon, la loi accorde la garde exclusive au parent chez qui l’enfant réside au moment de la séparation. Avec ce film, le réalisateur franco-belge Guillaume Senez s’inscrit dans la tradition d'un certain cinéma occidental qui a érigé le Japon en lieu de quête identitaire par excellence – à l'instar de Sofia Coppola dans Lost in Translation. Mais, à la différence de Coppola, Doris Dörrie ou encore Wim Wenders (Perfect Days), Senez ne s’intéresse pas à l’aura exotique, voire réparatrice, du pays: il examine plutôt la question de l’intégration dans une culture étrangère. Jay vit depuis des années au Japon, pays dont il parle la langue et où il a fondé un foyer. Romain Duris incarne ce rôle avec une aisance remarquable. Une part manquante est un film riche en observations subtiles, où chaque détail compte. Le passé du protagoniste se révèle peu à peu au fil de scènes parallèles, jusqu'à se dissoudre dans le présent. Jay endosse la fonction de guide – non seulement pour le public (occidental) mais aussi pour Jessica (Judith Chemla), à qui son mari japonais a retiré la garde de leur fils. Dans le groupe de soutien qu’elle fréquente, on trouve aussi un Japonais – signe que les problèmes de garde d’enfants ne concernent pas uniquement les étrangers. Senez et son co-scénariste Jean Denizot font avancer le récit à travers un jeu savant d'échos et de nuances, perceptible notamment dans les scènes de trajets en taxi – réminiscence d'une tradition cinématographique encline à transformer les taxis en confessionnaux. Il en résulte un drame silencieux sur la perte et l’amour parental. En bref, Refound in Translation.
Michael Sennhauser
